SYSTERRA Ecosystèmes, territoires, ressources vivantes et agricultures - 2008
Informations
- Total budget
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- Start date
- 1/1/2008
- URL
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- Fundings
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- End date
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Description
Au cours du 21ième siècle, l’ensemble des « écocultures », à savoir les différentes formes d’exploitation de la productivité des écosystèmes (agricultures1 au sens large, y compris l’horticulture, l’arboriculture, les élevages terrestres et aquacoles, les forêts et les pêcheries) devront relever des défis majeurs. On attend en effet des agricultures du monde, du fait de la croissance démographique et de l’amélioration des conditions de vie, une production accrue de ressources alimentaires, mais aussi non alimentaires, sur des surfaces sans doute peu susceptibles de s’étendre – et souvent déjà dégradées – et à des prix accessibles à l’ensemble des populations. Dans de nombreux contextes, on attend en outre des agricultures qu’elles maintiennent, voire développent l’emploi en milieu rural, contrairement aux évolutions qui ont accompagné la mécanisation des systèmes intensifs. Cependant, le contexte européen et mondial et, particulièrement, celui des agricultures « intensives » se modifie rapidement : hausse des prix de l’énergie, menaces sur l’acceptabilité sociale et environnementale des molécules de synthèse, interrogations sur les ressources en eau, sur l’évolution de la qualité des sols, critiques des orientations et des conséquences de la sélection génétique, perspective des changements climatiques, émergence d’épizooties, etc. Dans les domaines des forêts et des pêcheries, on retrouve des préoccupations similaires, à savoir la nécessité de maintenir, voire de développer les productions tout en améliorant la durabilité de ces systèmes productifs. Ces limites des approches qui ont fondé la « révolution verte » obligent donc à inventer et promouvoir une nouvelle vague de connaissances, de technologies et de pratiques capables d’assurer un haut niveau de rendement physique tout en réduisant tant les impacts environnementaux que la dépendance des systèmes de production vis-à-vis de ressources externes dont la disponibilité pourrait devenir incertaine. C’est dans ce but qu’un courant de recherche international fondé sur une intensification de l’usage des processus écologiques, émerge depuis plus de 10 ans sous les appellations d’agroécologie, de révolution doublement verte, d’agriculture de conservation, d’écoagriculture, et dont la nécessité a été soulignée récemment tant par le Grenelle de l’Environnement que par des exercices internationaux de prospective comme l’IAASTD (International Assessment of Agricultural Sciences and Technologies for Development). Cette problématique concerne aussi bien les productions liées au sol que hors-sol (serres, élevages intensifs), les impacts de ces dernières concernant parfois des écosystèmes éloignés des zones de production. Quasi simultanément, des réflexions comme celles de l’évaluation des écosystèmes pour le millénaire (EEM) ont souligné le fait que les écosystèmes contribuaient également à la fourniture d’un grand nombre de services « non-marchands », bénéfiques à la plupart des activités humaines (régulation du climat, conservation de la biodiversité) et dont certains concernent directement la durabilité de l’agriculture elle-même, par exemple en limitant l’érosion et les risques d’inondation, en conservant des ressources génétiques ou en favorisant les auxiliaires protégeant les cultures et les insectes pollinisateurs. Mais le EEM a également souligné qu’une gestion inappropriée de ces écosystèmes, souvent liée aux systèmes agricoles intensifs, pouvait altérer fortement leurs fonctionnalités, et donc cette fourniture de services écologiques, alors qu’à l’inverse, certaines formes de gestion pouvaient se révéler bénéfiques (séquestration du carbone, conservation des sols, épuration des eaux, amélioration de la biodiversité dans des paysages composites). Les agricultures ont donc une responsabilité forte vis-à-vis d’une gestion durable de la fonctionnalité des écosystèmes. Cela requiert l’élaboration d’une véritable ingénierie faisant appel aussi bien aux sciences écologiques (en particulier l’écologie du paysage et l’écologie fonctionnelle) qu’aux sciences sociales (notamment économie, sociologie, géographie, droit et gestion, sciences politiques). Pour répondre à ces enjeux, il conviendra donc de combiner des approches à plusieurs niveaux de fonctionnement ou de gestion des écosystèmes : le niveau des espaces de l’action publique (locale, nationale, globale) où se prendront les décisions de gestion ; le niveau des paysages2 où devront être entrepris des investissements de maintien ou de réhabilitation des fonctionnalités utiles des écosystèmes, à l’exemple de la « trame verte » identifiée comme l’un des objectifs du Grenelle de l’environnement ; le niveau des exploitations (agricoles, d’élevage, d’aquaculture et de pêche) et, au sein de ces exploitations, des parcelles, où devront être mises au point des techniques « écologiquement intensives » ; le niveau des plantes, animaux, microorganismes, de manière à identifier dans le monde vivant des fonctionnalités permettant de fonder de nouvelles innovations.
Projects
Funding agencies
| Name | Role | Start | End | Amount |
|---|---|---|---|---|
| National Agency for Research - Agence Nationale de la Recherche | Lead Funder | - | - | - |