Bases of the sustainable ecological management of truffle ecosystems (producers of Tuber melanosporum)
Informations
- Funding country
France
- Acronym
- SYSTRUF
- URL
- -
- Start date
- 1/4/2010
- End date
- -
- Budget
- 895,313 EUR
Fundings
| Name | Role | Start | End | Amount |
|---|---|---|---|---|
| SYSTERRA Ecosystèmes, territoires, ressources vivantes et agricultures - 2009 | Grant | 1/4/2010 | - | 895,313 EUR |
Abstract
La Truffe noire du Périgord (Tuber melanosporum) est produite dans des écosystèmes forestiers ouverts ou des plantations plus anthropisées, avec les arbres desquels la truffe vit en symbiose. Ces arbres sont inoculés artificiellement (agrosystème) ou naturellement (écosystème forestier). L’organe reproducteur de la Truffe, ou ascocarpe, est hautement prisé en gastronomie. La production truffière et l’inoculation reposent essentiellement sur des pratiques empiriques favorisant la survie des mycorhizes et la production de truffes. Face à une concurrence internationale croissante, ainsi qu’au risque d’introduction de la Truffe de Chine (T. indicum), nous proposons d’améliorer les pratiques en étudiant (1) la biodiversité et les flux de matière dans l’écosystème producteur et (2) les ressources génétiques de la Truffe. Ce programme multidisciplinaire de l’écosystème trufficole relie le cycle de développement de la Truffe aux flux d’éléments nutritifs et à la biodiversité fonctionnelle de son milieu. Il fait intervenir les trufficulteurs issus du monde agricole et les forestiers, à travers la mise à disposition de terrains expérimentaux, mais également dans la conception du programme et dans des formations techniques. D’abord, nous décrirons l’ensemble des organismes associés aux Truffes grâce à des techniques d’écologie moléculaire : plantes colonisées en symbiote ou en parasite, bactéries et champignons associés. La présence de la Truffe de Chine sera notamment recherchée. Nous tenterons, à partir de cette description et à l’aide des isotopes stables (abondance naturelle et marquages), à comprendre les flux de carbone et d’azote entre la Truffe et ses partenaires, notamment les sources de carbone et d’azote mobilisées lors du développement de l’ascocarpe in situ.Nous préciserons le métabolisme de la Truffe à l’état végétatif et reproducteur, à partir d’une analyse des potentialités enzymatiques et de l’expression des gènes du métabolisme in situ. Cette approche utilisera la séquence du génome de la Truffe du Périgord, déjà obtenue par l’un des partenaires. Nous testerons, à l’aide de signatures isotopiques et de marquages (isotopes stables), l’utilisation par la Truffe de la matière organique du sol (saprophytisme), idée couramment admise mais non prouvée. L’ensemble devrait déboucher sur des 22 recommandations en termes d’amendement, tout au long du parcours technique.Nous chercherons, dans le cortège de la Truffe, les bactéries et les plantes facilitant l’implantation et la reproduction de celle-ci, à l’aide de tests en conditions contrôlées in vitro et en serre. Quant aux plantes, nous solliciterons et testerons les avis des trufficulteurs, afin de recommander des pratiques de gestion de la flore associée. Au niveau bactérien, nous espérons favoriser la croissance du mycélium de Truffe in vitro, voire proposer des inoculums mixtes. Enfin, en utilisant des marqueurs moléculaires issus du génome séquencé, nous étudierons la diversité génétique de la Truffe et les flux de gènes en France et en Europe, en vue de détecter de possibles écotypes (voire une introgression par la Truffe de Chine). Couplé à l’analyse chimique des arômes volatiles des ascocarpes, ceci permettra de préciser les parts respectives de la génétique et du terroir dans la composition de l’arôme. Nous visons à améliorer l’inoculation contrôlée en gérant l’origine de l’inoculum en fonction du site d’implantation. Les écosystèmes trufficoles ont un rôle dans le paysage et le maintien d’une activité rurale. Nous espérons améliorer leur rentabilité, leur biodiversité et la durabilité du lien production / paysage en perfectionnant des méthodes actuellement empiriques. Nous souhaitons aussi établir des indicateurs de potentiels de production des sols, notamment après inoculation, ou de l’état génétique des populations, notamment en cas d’invasion par la Truffe de Chine. Un important volet de transfert de connaissances à la filière et de vulgarisation est prévu.